Nous sommes un groupe de formateurs : inspecteurs, conseillers pédagogiques, directeurs et enseignants de l'Académie de Rouen.
We are a group of teachers, Inspectors, pedagogical advisers, head teachers from Académie de Rouen, Normandy, France.
The participants have been selected according to their involvement and ability to take part in teacher training for both inexperienced or experienced primary school teachers. Inspectors, educational advisers, teacher trainers, school principals, ICT leaders, and University teachers are involved in the project, The presence of secondary school as well as Universiy teachers strengthens professional relationships and ensures continuity in the curriculum of initial training.
Le projet PEACE-E⚓
La genèse d'un projet ambitieux⚓
Le projet PEACE-E est né d'un constat portant sur l'enseignement des langues vivantes dans le premier degré dans les deux départements, Eure et Seine-Maritime, qui composent l'académie de Rouen. Il met en lumière une véritable dynamique académique en la matière, laquelle se traduit par des actions de formation initiale et continue dédiées à la didactique de l'enseignement des langues étrangères. Par ailleurs, il souligne un point très positif, à savoir l'existence depuis une dizaine d'années d'une évaluation commune à tous les écoliers de l'académie visant à valider le niveau de compétence A1, en référence au Cadre européen. Enfin, dans le prolongement de cette évaluation, la publication d'une note d'information proposant des pistes pédagogiques de remédiation permet de nourrir utilement la réflexion des enseignants.
Le projet de l'académie de Rouen témoigne lui aussi de cette dynamique puisqu'il insiste sur l'importance de conjuguer apprentissage des langues et ouverture culturelle sur un plan international en consacrant à cette thématique un des quatre axes qui le structurent.
Pour autant, en dépit de cette politique volontariste, force est de constater que la place faite aux enseignements de langues vivantes doit être renforcée : en effet, les personnels manquent encore de confiance en soi dans la pratique de la langue étrangère, la dimension culturelle est à conforter, l'utilisation du numérique est encore insuffisante et l'innovation pédagogique reste à déployer. Enfin, à l'image de notre académie, l'ouverture des écoles est encore timide.
Ce diagnostic fait émerger la nécessité d'un acte fort pour accroître la qualité de l'enseignement des langues vivantes, développer une culture d'ouverture au sein des écoles et promouvoir la citoyenneté européenne dès le plus jeune âge : il s'agit donc de fédérer autour d'un même projet les deux départements et les différents personnels (directeurs d'école, maîtres formateurs, conseillers pédagogiques, inspecteurs du premier degré), en associant formateurs et inspecteurs du second degré.
A l'issue de deux réunions départementales au printemps 2015, le programme Erasmus+ est alors apparu comme une sorte d'évidence pour relever notre défi. Véritable bras armé de l'Union européenne en matière d'éducation et de formation, il offre en effet la possibilité de financer des projets de mobilité apprenante pour les personnels éducatifs dans une perspective de développement professionnel. Les enjeux étaient clairement identifiés : créer une culture commune aux deux départements ancrée dans une expérience de mobilité, observer dans différents pays d'Europe les pédagogies à l'œuvre en matière d'enseignement de la langue étrangère et enfin réinvestir ces acquis en académie au service des élèves. En un mot, faire bouger les lignes en s'ouvrant à d'autres systèmes éducatifs et en créant des liens avec des partenaires étrangers eux aussi entièrement acquis à la cause des langues vivantes.
C'est ainsi qu'a vu le jour le consortium académique PEACE-E – Pratiques et Echanges Académiques de Culture et d'Education en langues vivantes en Europe. D'une part, il est composé des personnels directement rattachés aux inspections académiques et au rectorat et, d'autre part, de deux écoles, celle de Saint-Georges-du-Vièvre dans l'Eure et l'école Rameau située à Rouen en Seine-Maritime. Ces deux sites constituent des lieux d'expérimentation pédagogique directement corrélés aux missions d'observation.
Un point central à ce projet est la conception et la réalisation de ces mobilités. En effet, il ne suffit guère de se déplacer à l'étranger pour s'instruire, encore faut-il planifier et organiser ces mobilités, en étroite concertation avec les partenaires, et déterminer un programme de travail et des axes d'observation pertinents : qui souhaitons-nous rencontrer, que souhaitons-nous observer, suivant quel protocole ? Quelles traces allons-nous conserver ? Quelle mutualisation allons-nous réaliser ? Quelle production finale allons-nous envisager ?
Ce travail préparatoire, gage de qualité, a permis de construire méthodiquement ces mobilités qui se sont déroulées dans dix pays d'Europe du Nord, d'Europe centrale et du Sud – Allemagne, Espagne, Hongrie, Italie, Lettonie, Pays-Bas, Pologne, Norvège, Royaume-Uni, Suède –, et ce, suivant deux vagues qui ont couvert les deux années du projet :
tout d'abord, une mobilité collective a été mise en place afin de participer à un séminaire linguistique en Angleterre à Exeter. L'objectif visé était d'améliorer la pratique de la langue, lever les inhibitions, acquérir une connaissance de certaines pratiques pédagogiques originales et performantes, avoir une meilleure appréhension de la culture britannique et poser les bases solides d'un fonctionnement de groupe mixant les deux départements et des personnels aux statuts différents.
Ensuite soixante mobilités d'observation par groupe de trois ou quatre collègues ont été réalisées dans neuf pays sur une période de douze mois. L'objectif était de découvrir de nouveaux systèmes éducatifs, observer les pratiques pédagogiques, singulièrement en langue vivante, étudier la place du numérique au service des apprentissages, repérer des pratiques transférables, rédiger des fiches pour consigner toutes ces observations afin d'en garder la mémoire, enfin créer des liens pour envisager des projets ultérieurs avec les partenaires.
Au terme de ces mobilités, les ressources collectées ont fait l'objet d'un travail conséquent de tri, hiérarchisation, vérification et organisation. L'outil numérique nous semblait le plus approprié. D'une part, en termes de présentation puisqu'il permet de proposer de manière souple et structurée des supports de nature variés. D'autre part, en termes de diffusion puisque notre objectif est d'essaimer les bénéfices pédagogiques induits par le projet en direction du plus grand nombre d'enseignants. Canoprof, outil de production de ressources pédagogiques développé par Canopé, répondait parfaitement à nos attentes.
Nous vous invitons donc à découvrir le fruit de deux années de travail placées sous le signe de la rencontre, de l'interculturalité, de la professionnalisation et de la pédagogie.
Nous tenons à remercier l'accompagnement prodigué par Canopé pour mettre en adéquation l'architecture globale de la ressource, les contenus pédagogiques et les fonctionnalités multiples de l'outil.
Nos remerciements vont également à tous les collègues qui ont alimenté le Canoprof PEACE-E, qu'il s'agisse de données collectées ou réalisées lors des mobilités, d'écrits pédagogiques en lien avec les observations effectuées ou encore de documents informatifs relatifs aux systèmes éducatifs des différents pays visités. Nous souhaitons rendre un hommage appuyé à Karine Bailleul et Sophie Vincke, respectivement maître formateur et conseillère pédagogique, pour le travail conséquent de conception et d'organisation qu'elles ont effectué avec constance et enthousiasme, et ce, sous le pilotage attentif et éclairé de Frédéric Havet, IA-IPR d'anglais.
Olivier Launay
DAREIC de l'académie de Rouen